lundi 28 mai 2012

Azerbaïdjan


Frontière

Bonne chance !
- "Avez-vous séjourné en Arménie ? Non ? Vous êtes sûrs ? Connaissez-vous des arméniens ? Même pas un seul ? En France ? En Géorgie ? L’Arménie, bon ou mauvais pays ? Bien ou mal ? (questions en boucle)
- Puisqu'on vous dit qu'on en sait rien, on n'y a jamais mis les pieds !"
- Il y a quoi dans vos bagages? Suivez-moi ...
Oh non, pas une fouille... L'homme revient une minute plus tard :
- Voilà des caramels ! La friandise nationale ! (sur laquelle est écrit "made in Ukraine"). Bienvenue en Azerbaïdjan! Bienvenue à l'Eurovision !

L'ennemi arménien sera la question récurrente du notre voyage en Azerbaïdjan, avec parfois quelques quiproquos entre "Alemania (l'allemagne) et Ermania (l'Arménie). Nous tenons tête tout de même et réussissons à ne pas dire de mal de l'Arménie sans se faire détester.



 Azerbaidjan

C'est un peu comme retourner en Turquie : du thé toutes les heures, une langue très similaire, un pays musulman (beaucoup plus modéré qu'en Turquie cela dit), et surtout, un accueil plus que chaleureux ! On refuse les invitations à la pelle pour pouvoir avancer, vexant parfois les généreux qui insistent pour nous garder pour le thé, puis le repas, puis la nuit, puis le lendemain, etc. 

Une famille fort accueillante!
Un soir, étant très fatigués, nous décidons de s'isoler pour dormir tôt. Le hameaux de maison au bout du sentier paraît abandonné, et le jeune berger à qui nous demandons si nous pouvons planter la tente ici acquiesce malgré son regard étonné. Mais nous avons à peine commencé à s'installer qu'arrive une, puis deux, puis une vingtaine de personnes sorties d'on ne sait où. On nous questionne, on nous observe, le moindre mouvement ou réaction de notre part provoque pouffements de rire et commentaires. Épuisés et un peu énervés d'être des bêtes de foire, nous nous entêtons à ne pas comprendre et refusons les nombreuses invitations à manger, boire ou dormir. A notre grande surprise, ils finissent par partir ... et revenir avec l'agent de police du coin, appelé pour l'occasion ! On n'en revient pas. En effet, il est louche de refuser l'hospitalité azéri. L'homme est des plus sympathique, vérifie nos papiers, discute quelques temps et finit par nous dire de démonter la tente et d'aller dormir chez la famille voisine ! On ne cédera pas sur ce point, mais finissons par accepter un thé, qui se transformera en dîner, dans une grande maison bourgeoise cachée derrière la rivière.


Campement entre vaches et montagnes

Nos premiers jours en Azerbaïdjan ont été verdoyants et ombragés, pleins de petits salons de thé sur l'herbe, parsemés de rosiers, de chaises en plastique sur lesquelles des papis passent leur journée autour de théières à fleurs.


Mais l'Azerbaïdjan, c'est aussi pour nous quelques centaines de kilomètres dans une immense plaine asséchée, un décor digne de westerns, cowboys inclus. Il fait chaud et nos seuls coins d'ombres sont les "resto routiers" locaux, dans lesquels nous nous arrêtons plusieurs fois par jour pour faire de bonne pauses.


Cowboys
La circulation est démentielle, et les azéris gagnent le record des pires conducteurs vus jusqu'ici. Trois véhiculent qui doublent un camion en même temps avec une voiture en face est monnaie courante, ils pilent pour freiner et n'ont pas l'air d'avoir de limitation de vitesse (malgré les panneaux). On se contente de serrer à droite et de crier en vain contre les chauffards qui nous ignorent ou nous klaxonnent dans les oreilles.

Volcan de boue

Presque arrivés à Bakou, notre destination final azéri, un motard nous attends sur le pont : Grant, australien en vadrouille, nous a dépassé puis attendu pour nous inviter à camper à quelques kilomètres,  sur un volcan qui, paraît-il, fait des bulles. Malgré la fatigue des 100km de la journée dans les pattes, nous poussons jusqu'au volcan, non sans peine : le chemin est boueux et il nous faut pousser les vélos et désencrasser les garde-boues tout les cent mètres pour les débloquer. On arrive en haut à temps avant la tombée de la nuit. L'endroit est étonnant, plein de cratères qui font de grosses et bruyantes bulles. On se croirait sur une autre planète.

Volcan de Boue de Qobustan by oreillesbaladeuses
 


dimanche 27 mai 2012

Kakhetie

David Gareja

Sortis de Tbilissi, nous décidons de faire un détour d'une centaine de kilomètres par le complexe monastique David Gareji. Une fois sortis de la route principale, nous ne regrettons pas notre choix : les paysages qui défilent devant nos yeux sont splendides. Des kilomètres de collines nues, pâturages sur lesquels on admire nos premiers troupeaux géants aux milliers de têtes, entourés de leurs bergers et vachers à cheval. La région n'est que très peu habitée: seules quelques fermes se profilent à l'horizon.





Nous croisons sur la route un taxi qui klaxonne et pile: en descendent Phil et Laura, couple australo-américain rencontrés à la ferme en Turquie. Amusés de se revoir ici, nous décidons de passer la journée du lendemain ensemble.

Arrivés au monastère, nous avons droit à un comité d'accueil en costumes traditionnel (il y a d'ailleurs peu de gens non costumés : ces derniers, des moines et des militaires). Vin, fromage et chants géorgiens. Ils viennent de finir une démonstration d'art martial géorgien et fêtent leur fin de journée.
Chant géorgien à David Gareja by oreillesbaladeuses
 
Cour du monastère

Monastère vu d'en haut


Habitations troglodytes du monastère

On dort chez le vacher du monastère, maison précaire dans laquelle vit un bon nombre d'oiseaux et leurs petits. Il est heureux d’avoir de la compagnie. 
Le lendemain à l'aube, la montagne est à nous seuls. Les militaires n'étant pas encore arrivés, nous pouvons grimper le sentier et apprécier la vue sur la steppe azéri. La montagne fait office de frontière et depuis quelques jours, des conflits politiques auxquels nous n'avons pas tout compris empêchent les touristes d'y accéder.

Sighnaghi,
Phil et Laura

Village perché, vue splendide sur le Caucase. La ville touristique est fraîchement retapée et jure avec l'authenticité des villages voisins. Une bonne étape pour se reposer un  peu, voir Laura et Phil et dire au revoir à la Géorgie.



Vue de la guest house sur le Caucase

jeudi 17 mai 2012

mercredi 16 mai 2012

mardi 15 mai 2012

საქართველო / Géorgie

Echec chez John
Frontière passée il y a déjà 2 semaines, notre environnement a beaucoup changé. La Géorgie nous offre du calme, de belles petites routes et de splendides paysages. Nous nous sommes fait accueillir dès le premier soir par John et toute sa famille, qui habitent tout en haut d'une colline à pic. Simon joue aux échecs même au petit matin, car John, vexé de perdre, ne veut pas en rester là. On apprend chez eux nos premiers mots de Géorgiens, ainsi que certaines de leurs traditions : à table, un toast est porté et tout le monde se doit de boire cul sec. Pour nous, ce sera de grand verres de blanc petillant (sorte de vin jeune). On a échappé a la vodka. La nourriture est excellente.


Quelques jours plus tard, c'est Amiran qui nous ouvre ses portes.
Lui et sa famille (femme, mère, enfants, belle fille et petit fils) habitent dans une grande maison en bois traditionnelle dans la montagne. Il est Imam, musicien, parle 4 langues, et est ravi de nous avoir à sa table. 

Il sera notre coup de coeur musical :






Amiran Papidze - Simrela by oreillesbaladeuses

Petit fils sur vélo

En terme de rencontres, nous sommes gâtés : une famille arménienne nous invite au café alors que nous pédalons sous la pluie. Et comme la pluie de s’arrête pas, nous restons pour manger dans leur petite tente faite de bâche, seul lieu chauffé. La communication n'est pas évidente, mais les quiproquo laissent toujours place aux rires. 



Nous passons près de la frontière arménienne, et y sommes accueillis comme des rois. Sous prétexte de fraternité entre nos deux peuples, il nous est interdit de payer nos courses (plutôt conséquentes), et nous sommes invités au café (et gavés de bonbons par la même occasion). 


Côté paysages, on passe des gorges plaines, des steppes aux lacs. La route du sud, qu'un turc de passage nous a conseillés, est splendide. Très peu de circulation et de villages et des pâturages à perte de vue. Facile pour nous de trouver de quoi planter la tente. 

Spot de camping, notre petite tente tout près du lac à droite



Presque au col !


vendredi 11 mai 2012

Turquie, suite et fin

Notre fin de séjour à Trabzon fut des plus agréable : Erik, cycliste Suédois, et Kim et Danny, cyclistes hollandais, nous ont rejoint chez Cihad pour quelques jours. Quatres nationalités sous le même toit, la communication est parfois drôle. Extrait d'un exercice multilingue : conversation entre un turc, en turc et un suédois, en suédois. 

Discussion Suédo-turque by oreillesbaladeuses


Cihad, notre hote bien-aimé




Eric, en route pour lndonésie !













Erik, fan de foot, Simon et moi, décidons, un soir d'aller assister en tant que "journalistes" à un match de football, Trabzon contre Galatasaray, soit deux des quatre plus grandes équipes du pays. Ce match est spécial, car pour punir les supporters de leur mauvais comportement lors du dernier match, seules les femmes et les enfants sont autorisés à y assister. Nous ne pouvons donc pas rentrer, malgré nos diverses tentatives, et regardons le match sur une terrasse collée au stade, en compagnie de la gente masculine frustrée. 3-O pour Galata Saray dès la première mi-temps... 


Errer à Trabzon nous a permis de rencontrer par hasard Senol, joueur de Kemence. Il s'entrainait face à la mer, dos à la deux fois deux voies.
Şenol musicien de kemençe by oreillesbaladeuses

 
Mes dents soignées et la pompe du réchaud enfin arrivée, nous partons lundi en fin d'après-midi. Plus le temps d'attendre le lendemain, nos mollets nous démangent ! Cihad et un ami à lui nous accompagnent. Ils font les fous sur la grande route. Les au-revoir sont émouvants.
Le soir même, difficile de trouver un endroit ou planter la tente : le moindre mètre carré de terrain est occupé par du thé, spécialité de la région. On se fera prêter une terrasse en béton pour planter la tente (façon de parler), par Dursun. Coup de chance : il est musicien.

Dursun au kemençe by oreillesbaladeuses

Chez Dursun

On finit la Turquie en grosses étapes : notre autorisation de séjour s'expire, et la Géorgie nous appelle !