mardi 29 novembre 2011

Frontière

Suite de l'épisode. Nous partons avec les basques, direction Vukovar, à 140km. Je suis malade à mon tour, j'ai donc le privilège de monter dans la voiture, avec Ashok et Maitane. Simon part en stop avec Donna (et les clés de l’hôtel oublié dans sa poche, histoire de rendre le tout plus compliqué...). On se débrouille pour attacher les vélos tant bien que mal sur la voiture (sans barres). On se retrouve à la frontière, les douaniers n'y comprennent rien : une voiture avec deux basques, une française et deux vélos sur le toit, plus une basque et un français à pied. Louche. Les questions se multiplient, et ils finissent par nous laisser partir, à condition que l'on descende les vélos du toit, pas très réglementaire. Malgré le froid et la distance qu'il nous reste à parcourir, impossible de négocier. Ashok et Simon grimpent sur les vélos, que l'on remet sur le toit quelques kilomètre plus loin, et c'est reparti. Perte de temps et fou rires.  Simon et Donna se remettent à faire du stop, et la première voiture qui d'arrête est bien sûr... le douanier! Il explique la route, rigole un peu et nous souhaite bon courage. A nous la Croatie!

Pécs

Bon. Voilà qu'on a pris du retard, et il y a beaucoup à écrire. On va essayer de résumer nos dernières aventures. Nous sommes donc arrivés à Pécs en train. Christina, Galicienne en étude de médecine ici depuis 5 ans, nous accueille dans sa colocation, en plein centre ville. Simon passe le weekend au lit avec une grosse fièvre. J'en profite pour aller faire un tour au théâtre de marionnettes (voir prochain article), une endroit très chouette. On a traîné en ville et rencontré de sympathiques jeunes hongrois, et on s'est baladé dans les rues de la "Capitale européenne de la culture 2010". 


Dans le train. Drôle de traduction.

 Cathédrale de Pécs.

Eglise devenue mosquée redevenue église

Cadenas

Statue de Liszt Ferenc au balcon.

Grande place de Pécs

Le temps étant de plus en plus froid, nous décidons de continuer en train. Seulement, la guichetière de la gare nous annonce que les trains sortant de la ville ne prennent pas les vélos, les bus non plus. Après avoir envisagé toutes les possibilités, nous décidons de nous équiper encore un peu plus contre le froid et de repartir à vélo malgré tout. il faut tout de même attendre que Simon soit tout à fait remis, ses courbatures dans la nuque (surement dues à la fièvre) étant encore bien douloureuses.
Les quelques jours à attendre patiemment son rétablissement nous on permis de rencontrer trois Basques guitaristes en voyage. Ils jouent dans la rue, et ont comme projet de collecter et d'apprendre des chansons populaires de chaque pays traversé. On sympathise, passe le reste de la semaine avec eux et décide de continuer la route ensemble. 

jeudi 24 novembre 2011

Jess à Pécs


Plus de nouvelles très bientôt!

vendredi 18 novembre 2011

Brouillard # 2


Nous voilà arrivés en Hongrie. Nouvelle langue, nouvelle culture, nouvelle monnaie. Dès la frontière, la différence est flagrante : les habitations sont bien plus délabrées en apparence (mais bien plus jolies), les routes sont beaucoup moins fréquentées, la nourriture moins chère (pour nous), ...
Nous sommes hébergés chez l'habitant le premier soir. Lui est réparateur de meubles anciens, elle est archéologue (reconstitutions de vases ou quelque chose comme ça). Leurs deux enfants ont 16 et 20 ans. Ils nous donnent notre premier cours de hongrois, langue qui est loin d'être simple. Soirée échange près du poêle et de galettes paysannes sur la France, la Hongrie, l'art, la cuisine et j'en passe. On repart le lendemain avec les yeux qui pétillent et les poches pleines de cadeaux. 
Direction le lac Balaton, le plus grand lac d'Europe centrale et soit-disant "la plus belle région de Hongrie". On avait oublié de nous préciser "en été".  Certes le lac est bien là, une grande étendue d'eau dont on ne voit pas la fin grâce à notre compagnon, ce fichu BROUILLARD. 
Toutes les boutiques, les restaurants et les hôtels sont fermés, et les milliers de maisons qui bordent le lac sont vides. Une région fantôme. La traverser n'est pas des plus agréable.

Distinguez-vous le lac du ciel?



Un des rares instants à la vue dégagée


En bref, notre début de séjour en Hongrie peut se résumer à ça: 



J'exagère tout de même un peu. A notre arrivée aux bords du lac, on a pu visiter la ville de Keszthely et se balader dans les jardins du château ci-dessous.



Après deux jours de bicyclette à l'aveuglette et à - 5 degrés, nous arrivons gelés chez Tamas et Bea qui nous accueillent chez eux à Kaposfüred. Lui est acteur au théâtre de Kaposvar ; elle enseigne l'espagnol et l'italien. Leurs quatre enfants, de 5 à 14 ans, sont curieux et ont de l'énergie à revendre. On mange des spaghetties tous les huit serrés autour d'une petite table. Ils se volent des pâtes dans les assiettes des autres et se battent pour être servis en premier. Tout le monde rigole. 

Le lendemain, on décide d'arrêter le massacre du moral et de prendre le train pour Pécs, à 75km. On aura eu le temps de visiter Kaposvar (encore une fois, sous le brouillard) et son théâtre national (voir prochain article). 

Rue de Kaposvar


dimanche 13 novembre 2011

Brouillard

  Mardi 8 novembre 
 
Changement de programme : on quitte le Danube, ses usines et ses grandes villes, pour découvrir la campagne du Sud-Est de l'Autriche. David, un ami de Maria (recontrée à Vienne) nous a invité chez lui à Rudersdorf, près de la frontière Hongroise. Coup de chance, l'Eurovélo 9 relie Vienne à là-bas. On peut donc partir sans carte. Il nous faudra faire 50km pour sortir de la « ville ». On trouve un petit coin de forêt où camper près d'une rivière , entre une voie ferrée, une carrière et l'autoroute. Au bruits des quatre premiers, il faut ajouter les avions et celui du vent qui souffle fort pour imaginer l'environnement sonore (impossible à enregistrer). On se sent tout de même isolés et en sécurité au milieu des feuilles de toutes les couleurs.
Mercredi 9 novembre
Comme il a grandi!
Anniversaire de Simon. J'espèrais que cette jouréne soit spéciale. Manque de chance : l'avoine fraîchement acheté s'avère être du blé et le porridge du matin est inmangeable. Côté vélo, un épais brouillard nous accompagne toute la journée, on ne voit pas beaucoup plus loin que le bout de notre nez. Les paysages en deviennent effrayants. La véloroute nous fait pédaler entre un champ de manœuvre militaire désertique, rempli de panneaux de mises en gardes, et de grandes carrières dont on ne peut qu'entendre et entrevoir les grosses machines, leur poussière et leurs phares.
A la nuit tombée, il nous faut trouver un coin où camper. On a repéré un jardin sui semble parfait. Ce n'est pas le cas de la propriétaire :
«  - Un hotel ? Un restaurant ?
- Non, un coin pour camper.
- C'est interdit. Et il fait trop froid. - (Non mais de quoi je me mêle?) Il n'y a pas UN bois ou un champ dans les environs ? - Si, il y a beaucoup de forêt par ici mais c'est INTERDIT de camper. »
Le débat est vite clos, nous nous rabattons vers un vieux monsieur ne parlant pas un mot d'anglais mais qui sachant bien se faire comprendre : « Le champ n'est pas à moi mais je n'y vois pas de problème. Un peu plus au fond, vous y serez isolés et tranquilles ».
Un coin de champ hors de portée de vue, à 15mètres d'une voie ferrée. On mange nos pâtes dans l'obscurité en regardant les trains passer.
Journée anniversaire plutôt banale. On aura tout de même bu le meilleur chocolat chaud du voyage aujourd'hui.
Jeudi 10 novembre
Brouillard intense.
Il paraît qu'on est dans une vallée ressérée, mais on ne voit pas l'ombre d'une montagne. Ce n'est qu'après une longue et fatiguante montée que l'on se retrouve… au dessus des nuages !
La température remonte en flèche, le moral avec. Le paysage est sublime. On avance au dessus d'une mer de nuages parmi les paturages, les fermes et les gentils paysants qui collent au décor. Arrivés en haut, surprise ! On est à 1000 mètres d'altitude ! Et deuxième surprise : le panneau eurovélo 9 nous indique que nous sommes à 76km de notre destination du jour… Coup de stresse, il est midi passé, on est en pleine montagne et il fait nuit à 16h30. Que faire ? Oublier la véloroute et cotoyer les voitures pardis ! On trace à pleine vitesse et arrivons à la nuit tombée chez le fameux David. Pas là. On va boire une bière, on en a bien besoin.
Vendredi 11 novembre
Enfin au chaud et tout propres ! L'invitation de David s’avérait être une blague, mais il a l'air bien content de nous voir tout de même. Il est d'origine Roumaine, a 23 ans, travaille à l'usine, fait de la sculpture, a passé trois mois à descendre le Danube en kayak, est un grand amateur de musique, voyageur et libre penseur, connait très bien l'Europe centrale,... On a beaucoup à échanger.
On a passé l'après-midi à se promener dans les thermes « Hundertwasser », pour continuer dans la lignée. Les idées sont les mêmes que celles des bâtiments viennois du même architecte, mais tout est neuf, beaucoup plus rectiligne et pas très vivant.
Samedi 12 novembre  
Un samedi à la Hauptplatz de Graz by oreillesbaladeuses David nous propose de nopus prêter sa voiture pour aller visiter Graz. Et pas n'importe quelle voiture... une polo verte ! Comme celle de Simon ! Quelle sensation étrange de vitesse sur l'autoroute ! Et dire qu'à 50km à vélo on a l'impression d'aller plus vite que la lumière.
La ville est magnifique, surtout sous le soleil, et regorge de musique dans la rue. Nous déambulons d'ambiance en ambiance puis grimpons au château pour voir la ville de plus haut. Splendide. Petite ville, belle, animée, entourée de montagnes. On s'y sent bien. La mixité éthnique n'y est pas pour rien, le nombre d'étudiants non plus. 
Toit tordu
Maison de vigneron perchée sur la falaise
Centre culturel
Coquille d'huître (café) sur la rivière
Ornements de façade
Des cadenas partout sur le pont!
Façade d'un musée
Le départ se fait dans la précipitation : on a rendez-vous avec David chez lui. Pour la première fois depuis le début du voyage, on se dit sérieusement que l'on reviendra dans cette ville pour la découvrir plus en profondeur. Si vous allez en Autriche, ne manquez pas Graz. 
Simon  vous remercie pour tous les petits mots reçus pour son anniversaire. Ça fait vraiment plaisir!

Musique Bavaroise

Voici (enfin!) un petit extrait de musique bavaroise, joué par Hans à l'accordéon et ses amis à la guitare et à la cithare.   Hammerbach by oreillesbaladeuses
Selon Hans, la musique traditionnelle bavaroise est toujours jouée selon le même procédé : 3 parties, avec le schéma suivant : ABAC, comme une sorte de menuet. Chaque partie a sa tonalité propre. Par exemple, on pourra avoir un enchainement de type Do, Sol, Do, Fa. Une fois que vous connaissez le principe et les mélodies, vous pouvez facilement jouer et improviser avec d'autres musiciens. « Comme les échecs ! ». 
On dit ici des chants qu'ils montent et descendent comme les montagnes.
Les instruments que l'on retrouve pour jouer ce répertoire, sont en premier lieu l'accordéon (chromatique ou diatonique), et la cithare. On retrouve aussi la harpe. La guimbarde est également à signaler.
Parmi les groupes qui donnent une petite idée de la diversité musicale, il y a :
- Harfentrio Fischer – Schauer, un trio de harpes,
- Roaner Säner Sängerinner, 3 soeurs chanteuses (si vous nous trouvez un lien pour les écouter, on prend!)
- Mais aussi la jeune fanfare : LaBrassbanda !

lundi 7 novembre 2011

Wien

Notre séjour à Vienne s'est quelque peu prolongé. Nous sommes chez Mathilde, amie de Rennes, en Erasmus ici pour l'année. Nous en avons bien profité pour nous reposé, préparer la suite du voyage et découvrir la capitale Autrichienne, en plein centre de l'Europe. La ville est grande, et riche en patrimoine, il y en a des choses à voir et à faire!


Retrouvailles autour d'une pizza



Derrière la Museum Quartier

Le gros coup de coeur à Vienne, c'est la découverte de l'architecture de Friedensreich Hundertwasser, à commencer pas l'Incinérateur thermique, bâtiment industriel conçu par ce génie de la poésie architecturale. En voici deux photos (voir aussi "Jess à Vienne") :



La ville a aussi un musée Hundertwasser, et sa belle façade:


Et pour finir, on s'est baladé aux alentours du "Village Hundetwasser" : 






Nous ne pouvions pas partir de Vienne sans avoir été à l'unique Haus der Musik, sorte de musée interactif dédié aux sons. Nous y avons (re)découvert comment fonctionne nos oreilles grâce à de petits jeux audio-visuels, et nous sommes promenés à travers d'étranges installations sonores, de la reconstitution de la perception d'un embryon dans le ventre maternel, à une pièce appelée la "Mer de voix".

Sur la plaquette de la Haus der Musik


Dans ses cylindres sont diffusés des sons du quotidiens.

Les petits bruits du corps humain à portée d'oreilles



On met la tête dans le globe, et on se retrouve dans l'ambiance sonore d'un autre coin du monde.
Une percussion manuelle des plus étonnante.


On enregistre des sons selon la consigne...

...que l'on peut ensuite orchestrer grâce à un détecteur de mouvement!


Rien de tel pour motiver notre imagination sonore!



Jess à Vienne

Devant l'usine d'incinération recréée par Hundertwasser

samedi 5 novembre 2011

Photoautomat

Osterreich !

Cela fait maintenant deux semaines que nous sommes en Autriche, il est temps de donner des nouvelles!

Notre premier point de chute a été Bürmoos, près d'Oberndorf, chez Martina qui nous a accueilli quelques jours. 

Dans le salon de Martina

De chez elle, on a pu prendre le train et passer une journée à Salzburg. On a vite compris qu'il s'agissait de la ville de Mozart, où tout est Mozart : cartes, vêtements, chocolat, vin, ... 
La vue des fortifications vaut le détour. On peut voir le centre historique (qui, par ailleurs, nous rappelle beaucoup Besançon), mais aussi l'arrière de la ville et les montagnes qui l'entourent.

Le coeur historique de la ville

Côté Est du Saltz

La périphérie Ouest

Du centre ville, l'impression n'est plus la même. L'omniprésence de Mozart, des magasins de luxe et des touristes rendent la visite un peu fatigante. En bref, une très belle ville de loin!

Martina nous a aussi emmené visiter le magnifique château médiéval de Burghausen, nous a invité à un festival dans les bars d'Oberndorf, nous a cuisiné de délicieux plats, ... Ces quelques jours nous ont permis de récupérer pour repartir vers de nouvelles aventures.

La soirée suivante a été riche en échange. Cherchant un coin pour poser la tente, une famille nous propose un coin de jardin en bord de route, après nous avoir regardé comme des extra-terrestres pendant 10 minutes. Persuadés qu'il fait bien trop froid pour camper, Veronica, la mère de famille, nous amène du thé au rhum pour nous réchauffer, et plus tard une assiette de boulettes (Knödel) de fromage blanc et sa petite sauce aux baies rouges. Imaginez-nous dans la nuit noire, assis sur nos bâches, nos lampes frontales allumées et nos gants enfilés, en train de déguster un plat type restaurant, d'ailleurs très bien présenté, dans une petite assiette à fleurs...

Le lendemain nous voilà à Wels, en auberge de jeunesse vraiment bon marché, trouvée grâce à Félix, rencontré par hasard sur la vélo-route. L'auberge est dans une sorte de centre culturel, qui accueille des concerts le soir même. 

La cour du centre culturel

Le lendemain, c'est Linz et son bassin industriel qui nous accueille. Le panneau d'entrée de ville passé, il nous faudra faire 8km parmi les usines pour arriver au centre ville, bondé et stressé. 

Rue du centre de Linz


Les klaxons agressifs des voitures ne nous souhaitent pas la bienvenue, nous rejoignons vite le Danube, non sans excitation : il va nous accompagner au moins jusqu'en Serbie! L'euphorie retombe un peu à la vue du fameux fleuve, entièrement canalisé et entouré d'usines qui fument.


Vue du pont de Linz


Bords du Danube...


Le soir, nous sommes accueillis dans le jardin de Freddy, grand voyageur aujourd'hui sédentaire.


A partir de là, le paysage change et devient bien plus agréable.






Nous sommes aussi restés quelques jours à Al ma'awa, une petite ferme près de Weiten. Leila et Hertwig et leurs enfants y vivent et accueillent des "wwoofers" presque en permanence. Pendant notre séjour, trois américains aident à la ferme en échange du gîte et couverts. On met aussi la main à la pâte: cuisine, coupe du bois, compostage et soin de animaux, on a eu l'occasion de partager plusieurs activités et de profiter du Sauna! Les repas sont délicieux et très sains, l'ambiance très conviviale, on s'y sent presque comme à la maison!

Ferme et dépendances

La grande maison
Sur la route pour Vienne, nous avons traversé la région de Wachau, classée patrimoine mondial. C'est un petit territoire escarpé, producteur de vin et d'abricots. Les vignes en terrasses surplombent la vallée du Danube et les petits villages en ardoise.





Passé la limite du territoire, les usines et les barrages nous rattrapent. Un gros vent d'Est nous fait face. On arrive à Vienne après une journée à 90 km bien fatigante. Repos mérité!

Au bord de la vélo-route, près d'un barrage